Citation de Henri-Frédéric Amiel

À ne pas vouloir corriger ses défauts, on les laisse grandir et se multiplier comme l’ivraie.

Les défauts généralement qu’on signale avec fureur et mépris dans le prochain sont justement ceux dont on n’est pas exempt.

Ne dépense pas ta force, ton temps, ta paix en luttes stériles ; c’est-à-dire ne discute qu’avec des pairs, ne conteste pas avec les autres et pose simplement les limites que tu assignes à tes concessions.

La vraie dignité, c‘est d‘être homme, c‘est-à-dire d‘aimer et de respecter ses semblables.

Écoute plus que tu ne parles ; cherche à apprendre plutôt qu’à vouloir enseigner.

Fais toujours ce qui te paraît le plus juste, le plus honnête, et advienne que pourra.

Avec de la politesse, de la prévenance et de la grâce, il est difficile de n‘être pas gentil.

Soigne ta réputation, non par vanité, mais pour ne pas nuire à ton œuvre.

Les riens sont de grandes choses, ils peuvent ruiner la réputation d’un homme.

L’indécision et la timidité s’augmentent l’une par l’autre.

La timidité meurtrie ressemble à l’égoïsme, et la peur à la dureté.

La timidité me laisse des regrets, je regrette quelques baisers que j’aurais pu prendre.

L’amour maternel ne veut que le bonheur de l’être aimé, même sans en être la source.

La vie est courte, on n’a jamais trop de temps pour réjouir le cœur de tous ceux que nous aimons.

Se connaître est chose difficile pour tout homme, mais se comprendre est le lot de peu de mortels privilégiés.

Mille ignorants n’ébranlent pas la conviction de celui qui sait.

On est souvent étonné de voir combien sont faciles les choses réputées impossibles.

Chacun juge d’après soi-même, c’est pourquoi nos jugements nous jugent et nous décèlent.

Ce qu’on ne comprend pas, on n’a pas le droit de le juger.

Contente-toi d’imiter ceux qui te paraissent bien faire, et ne fais la leçon à personne.

Le passé est passé, mais retient les leçons qu’il t’a enseignées.

Il n’y a pas de Société sans règle, sans frein, sans limitation de la liberté individuelle.

Qui ne se remue pas ne sent pas ses fers ni ses limites.

Il est bon de constater et d’admettre ses limites, pour en tirer parti.

La mesure est la loi suprême de la sagesse pratique. Connais tes forces, et devine leurs limites, pour ne pas les apprendre trop tard et peut-être sans remède.

Aimons-nous et rendons-nous la vie douce, elle est si courte, ne nous préparons pas des regrets irréparables en négligeant nos devoirs.

Expliquer le moindre, voilà le but de toute philosophie.

La philosophie est une manière de saisir les choses, un mode de perception de la réalité.

La philosophie, c’est la conscience se comprenant elle-même avec tout ce qu’elle contient.

La philosophie, c’est le doute d’abord, et ensuite la conscience de la science, la conscience de l’incertitude et de l’ignorance, la conscience des limites, des nuances, des degrés, des possibles.

Toute action est une semence dont il faut prévoir la floraison et les fruits.

Rien ne nous est plus caché que notre illusion de tous les jours et notre plus grande illusion, c’est de croire que nous soyons ce que nous croyons être.

Rien n’est plus caché à nos yeux que l’illusion dans laquelle nous vivons au jour le jour.

Rester le jouet d’une incertitude fait perdre trop de temps.

L’homme incertain, hésitant, partagé, oublieux, flotte à tout vent.

Dans l’incertitude, abstenons-nous de prononcer, de douter, de juger ou de condamner.

Un seul sourire peut suffire pour allumer un grand feu dans un cœur aimant.

Le droit sans devoir est un non-sens, le devoir sans droit une protestation permanente ; le droit sort du devoir et le devoir dérive de la liberté.

Le devoir est la nécessité volontaire, la lettre de noblesse de l’homme.

Pour un indécis les choses n’en finissent pas, il ne sait ni conclure ni achever.