Citation de Joseph Joubert

La justice est le droit du plus faible.

On peut, à force de faire confiance, mettre quelqu'un dans l'impossibilité de nous tromper.

La tendresse est le repos de la passion.

Quand on se souvient d'un beau vers, d'un beau mot, d'une belle phrase, c'est toujours dans l'air qu'on les lit ; on les voit devant soi, les yeux semblent les lire dans l'espace. On ne les imagine point sur la feuille où ils sont collés.

Toutes les femmes aiment beaucoup les esprits qui habitent dans de jeunes corps et les âmes qui ont de beaux yeux.

Le mérite a besoin d'enseigne et aux yeux de la foule la richesse et la puissance l'indiquent seules.

Ferme les yeux et tu verras.

Si la prière ne change pas notre destin, elle change nos sentiments, utilité qui n'est pas moindre.

Rien ne fait autant honneur à une femme que sa patience et rien ne lui fait si peu d'honneur que la patience de son mari.

Quand mes amis sont borgnes, je les regarde de profil.

Conservons un peu d'ignorance, pour conserver un peu de modestie et de déférence à autrui.

L'esprit conçoit avec douleur, mais il enfante avec délices.

Le pouvoir est une beauté ; il fait aimer aux femmes la vieillesse même.

La beauté est quelque chose d'animal, le beau est quelque chose de céleste.

La beauté touche les sens et le beau touche l'âme.

Ce qu'est leur cristal aux fontaines, un verre à nos pastels, leur vapeur aux paysages, la pudeur l'est à la beauté.

Nous perdons toujours l'amitié de ceux qui perdent notre estime.

L'amitié est une plante qui doit résister aux sécheresses.

Les femmes croient innocent tout ce qu'elles osent.

Les affaires. Elles seules donnent du poids en ployant l'esprit vers la terre.

Comme les crimes ont multiplié les lois, les erreurs ont multiplié les explications.

L'erreur agite ; la vérité repose.

Il y a des esprits qui vont à l'erreur par toutes les vérités ; il en est de plus heureux qui vont aux grandes vérités par toutes les erreurs.

Les illusions viennent du ciel, et les erreurs viennent de nous.

Les passions sont aux sentiments ce que la pluie est la rosée, ce que l'eau est à la vapeur.

Ce qu'est leur cristal aux fontaines, un verre à nos pastels, leur vapeur aux paysages, la pudeur l'est à la beauté.

S'il est un homme tourmenté par la maudite ambition de mettre tout un livre dans une page, toute une page dans une phrase, et tout une phrase dans un mot, c'est moi.

La règle nous délivre des fantaisies, des tourments de l’incertitude.

Combattre les objections, ce n'est souvent détruire que les fantômes.

Il faut que l'esprit séjourne dans une lecture pour bien connaître un auteur.

On peut, à force de faire confiance, mettre quelqu'un dans l'impossibilité de nous tromper.

C'est la force et le droit qui règlent toutes choses dans le monde ; la force, en attendant le droit.

Il faut que les hommes soient les esclaves du devoir, ou les esclaves de la force.

La faiblesse qui conserve vaut mieux que la force qui détruit.

Le style oratoire a souvent les inconvénients de ces opéras dont la musique empêche d'entendre les paroles : ici les paroles empêchent de voir les pensées.

La musique a sept lettres, l'écriture a vingt cinq notes.

Heureux ceux qui ont une lyre dans le coeur, et dans l'esprit une musique qu'exécutent leurs actions !

L'attention de celui qui écoute sert d'accompagnement dans la musique du discours.

Il n'y a pas de musique plus agréable que les variations des airs connus.

Trois choses sont nécessaires pour faire un bon livre : le talent, l'art et le métier, c'est à dire la nature, l'industrie et l'habitude.